PIEDS ET POINGS LIÉS: L'histoire d'un trésor caché
Simple Minds, c'est ce groupe écossais injustement relégué au rang de type « ringards des années 80 » alors qu'ils restent actuellement une influence majeure dans le monde de l'électro et du rock. Formés dès la fin des années 70 sur les cendres d'un groupe punk appelé Johnny And The Self Abusers, le combo de Glasgow a su se frayer un chemin entre électro avant-gardiste et esprit post-punk avant d'être foudroyé en plein vol par 'Don't You (Forget About Me)', un tube qu'il n'avait même pas écrit.
En 2004, les Simple Minds fêtent leurs 25 ans et, à cette occasion, leur ancienne maison de disques Virgin va sortir un magnifique double DVD retraçant toute leur histoire (clips vidéos, émissions télé outre-Manche, extraits de concerts dont le mythique New Gold Dream entonné avec Bono de U2 à l'aube de la carrière des deux groupes) ainsi qu'un coffret anthologique comprenant 5 CD. Dans ce coffret, parmi les démos, live et autres inédits, se cache une véritable perle enregistrée en 1999 et n'ayant jamais vu le jour : l'album OUR SECRETS ARE THE SAME.
A l'époque, les Simple Minds viennent tout juste de sortir leur NEAPOLIS en 1998, opus ignoré du grand public et méprisé de la critique, car il fait renouer la bande à Jim Kerr avec les expérimentations électroniques et les sonorités noisy qui faisaient leur succès à la fin des années 70. En tout et pour tout, la carrière internationale au sens populaire du terme des Minds aura duré dix ans : elle aura commencé en 1985 avec 'Don't You (Forget About Me)' et disparaîtra en 1995 avec le dernier album radiophonique du groupe, le très rock GOOD NEWS FROM THE NEXT WORLD. Avant 1985, les Simple Minds sont souvent encensés par la presse britannique alternative, qui taxe alors U2 de clone insipide du groupe écossais. Mais pourquoi l'album OUR SECRETS ARE THE SAME est-il sorti fin 2004 en tant que partie intégrante d'un coffret au lieu de voir le jour en 2000, comme cela avait été initialement prévu ?
A l'époque, le chanteur Jim Kerr et le guitariste Charlie Burchill, seuls rescapés de la formation originale, sont en litige avec Virgin. La maison de disques va constamment repousser la sortie de l'album, d'abord en refusant l'artwork de la pochette, puis en demandant une autre production : un autre album, au final. Pourtant, OUR SECRETS ARE THE SAME est un disque ambitieux et contient même jusqu'à deux ou trois singles qui auraient permis aux Minds de retrouver le respect populaire auxquels ils avaient été habitués. Kerr et Burchill, éreintés, rompent alors le contrat avec Virgin et entament des négociations avec EMI pour que l'album puisse voir le jour en 2003. Entre-temps, les Simple Minds auront sorti en 2002 l'album CRY sur le label Eagle Records, album plus électronique, version pop de leur EMPIRES AND DANCE de 1980. OUR SECRETS ARE THE SAME est alors prévu pour le 30 juin 2003 précisément, mais là encore, tout sera repoussé. Il faudra attendre 2004 pour que Virgin propose au groupe de finalement sortir ce « great lost album » sur un coffret d'anthologie.
L'album est une alchimie saisissante entre des instrumentations électroniques chères au groupe dès sa formation et les envolées rock et noisy du guitariste Charlie Burchill. 'Jeweller To The Stars' est le single évident qui aurait pu achever de convaincre l'opinion publique que U2 a bel et bien volé aux Simple Minds le titre de plus grand groupe rock du monde, et des ballades comme 'Space' ou 'She Knows' permettent aux Minds d'asseoir leur statut. Les paroles de Jim Kerr sont pertinentes comme avant : exit les litanies démago et les arrangements pompiers de 'Alive And Kicking'. En plus de ces titres, l'album recèle de véritables trésors cachés en matière de rock progressif : 'Waiting At The End Of The World' termine dans une explosion de guitares, 'Death By Chocolate' verse dans le blues électronique et 'Neon Cowboys' est un exercice de style fort réussi entre folk-song et production minimaliste : un titre qui n'aurait pas dénoté sur un album des Notwist, par exemple. Comme l'introduction et la conclusion sont toujours très importantes sur un album, l'album perdu de Kerr et Burchill ouvre sur un flamboyant et électrique 'Swimming Towards The Sun' et termine avec une sorte de berceuse de chasseur de pépites, le détendu et presque désabusé 'Sleeping'.
La pochette adoptée par le groupe pour la sortie annoncée de l'album en juin 2003 révèle la frustration vécue par Kerr et Burchill, qui étaient livrés pieds et poings liés aux lois un peu rudes des grandes majors, qui les ont empêché de pouvoir offrir cet album à la lumière du jour. Peut-être est-ce dû partiellement au caractère bien trempé de Jim Kerr qui n'en est plus à vouloir faire des concessions... On attend prochainement les Simple Minds pour leur quinzième album studio qui devrait réellement renouer avec leurs premières sources d'inspiration - pour le plus grand bonheur des fans. Le titre provisoire est GOD SAVE US FROM OUR GOVERNMENTS et promet déjà un retour en forme.
A l'époque, les Simple Minds viennent tout juste de sortir leur NEAPOLIS en 1998, opus ignoré du grand public et méprisé de la critique, car il fait renouer la bande à Jim Kerr avec les expérimentations électroniques et les sonorités noisy qui faisaient leur succès à la fin des années 70. En tout et pour tout, la carrière internationale au sens populaire du terme des Minds aura duré dix ans : elle aura commencé en 1985 avec 'Don't You (Forget About Me)' et disparaîtra en 1995 avec le dernier album radiophonique du groupe, le très rock GOOD NEWS FROM THE NEXT WORLD. Avant 1985, les Simple Minds sont souvent encensés par la presse britannique alternative, qui taxe alors U2 de clone insipide du groupe écossais. Mais pourquoi l'album OUR SECRETS ARE THE SAME est-il sorti fin 2004 en tant que partie intégrante d'un coffret au lieu de voir le jour en 2000, comme cela avait été initialement prévu ?
A l'époque, le chanteur Jim Kerr et le guitariste Charlie Burchill, seuls rescapés de la formation originale, sont en litige avec Virgin. La maison de disques va constamment repousser la sortie de l'album, d'abord en refusant l'artwork de la pochette, puis en demandant une autre production : un autre album, au final. Pourtant, OUR SECRETS ARE THE SAME est un disque ambitieux et contient même jusqu'à deux ou trois singles qui auraient permis aux Minds de retrouver le respect populaire auxquels ils avaient été habitués. Kerr et Burchill, éreintés, rompent alors le contrat avec Virgin et entament des négociations avec EMI pour que l'album puisse voir le jour en 2003. Entre-temps, les Simple Minds auront sorti en 2002 l'album CRY sur le label Eagle Records, album plus électronique, version pop de leur EMPIRES AND DANCE de 1980. OUR SECRETS ARE THE SAME est alors prévu pour le 30 juin 2003 précisément, mais là encore, tout sera repoussé. Il faudra attendre 2004 pour que Virgin propose au groupe de finalement sortir ce « great lost album » sur un coffret d'anthologie.
L'album est une alchimie saisissante entre des instrumentations électroniques chères au groupe dès sa formation et les envolées rock et noisy du guitariste Charlie Burchill. 'Jeweller To The Stars' est le single évident qui aurait pu achever de convaincre l'opinion publique que U2 a bel et bien volé aux Simple Minds le titre de plus grand groupe rock du monde, et des ballades comme 'Space' ou 'She Knows' permettent aux Minds d'asseoir leur statut. Les paroles de Jim Kerr sont pertinentes comme avant : exit les litanies démago et les arrangements pompiers de 'Alive And Kicking'. En plus de ces titres, l'album recèle de véritables trésors cachés en matière de rock progressif : 'Waiting At The End Of The World' termine dans une explosion de guitares, 'Death By Chocolate' verse dans le blues électronique et 'Neon Cowboys' est un exercice de style fort réussi entre folk-song et production minimaliste : un titre qui n'aurait pas dénoté sur un album des Notwist, par exemple. Comme l'introduction et la conclusion sont toujours très importantes sur un album, l'album perdu de Kerr et Burchill ouvre sur un flamboyant et électrique 'Swimming Towards The Sun' et termine avec une sorte de berceuse de chasseur de pépites, le détendu et presque désabusé 'Sleeping'.
La pochette adoptée par le groupe pour la sortie annoncée de l'album en juin 2003 révèle la frustration vécue par Kerr et Burchill, qui étaient livrés pieds et poings liés aux lois un peu rudes des grandes majors, qui les ont empêché de pouvoir offrir cet album à la lumière du jour. Peut-être est-ce dû partiellement au caractère bien trempé de Jim Kerr qui n'en est plus à vouloir faire des concessions... On attend prochainement les Simple Minds pour leur quinzième album studio qui devrait réellement renouer avec leurs premières sources d'inspiration - pour le plus grand bonheur des fans. Le titre provisoire est GOD SAVE US FROM OUR GOVERNMENTS et promet déjà un retour en forme.